Cette page vous alerte et vous explique comment comprendre et réagir face aux offres pléthoriques des faux psy en France à l’heure actuelle.
Sur la base d’un cursus universitaire long de plusieurs années sanctionné par des épreuves en cours de formation, des stages obligatoires et des examens finaux devant jury, l’État ne reconnait que les diplômes nationaux suivants :
- le diplôme de docteur en médecine spécialisé PSYCHIATRE sanctionné par plus de 10 ans d’études médicales et de stages obligatoires
- le diplôme de PSYCHOLOGUE sanctionné par plus de 5 années d’études universitaires et de stages obligatoires
- la qualification de PSYCHOTHERAPEUTE protégée par une loi depuis 2010 et sanctionnée par plusieurs années de formations et de stages obligatoires (décidé par décret)
Ces trois intitulés sont entièrement protégés par la loi. Ils nécessitent de se plier à un parcours déterminé et précis pour pouvoir les porter. Toute personne portant l’un de ces titres sans posséder le diplôme national correspondant est passible de poursuites et d’amendes. Tous les professionnels possédant l’une de ces trois qualifications sont obligatoirement inscrits auprès des Agences Régionales de Santé (ARS) et portent un numéro RPPS ou ADELI. Ce qui n’est pas le cas des autres intitulés non réglementés que l’on peut voir partout ailleurs.
Avertissement : nous voyons sur internet dans les fiches de Google Business de nombreux professionnels installés arborant l’étiquette de « psychothérapeute » sans posséder le diplôme requis. Ceci ne fait l’objet d’aucun contrôle.
Avertissement : nous pouvons voir des annonces sponsorisées et éphémères apparaître dans Google qui utilisent les intitulés de « psychothérapeute à … », « psychologue à… » ou « psy à… » et trompent les personnes qui se voient proposer ces publicités éphémères « contenus sponsorisés » lors de leur recherche sur Google. Ceci ne fait l’objet d’aucun contrôle.
En dehors de ces trois appellations PSYCHIATRE, PSYCHOLOGUE et PSYCHOTHERAPEUTE, toutes les autres appellations qui sont utilisées auprès des publics dans le champ de la psychologie, de la thérapie, de l’accompagnement pour vendre ses services ne sont ni reconnues, ni assorties de formations suffisantes et valides. Pour toutes les autres appellations, les usagers sont donc relégués à leur seul pouvoir de compréhension et de discernement pour s’orienter vers ces pratiques non réglementées. Il n’y a ni règle, ni organisation corporative sérieuse.
Ainsi, il faut attentivement se renseigner et être particulièrement vigilant vis à vis des appellations qui détournent le préfixe « psy », tels que :
- Psy spécialisé en…
- Praticien psy
- Psy professionnel
- Thérapeute en…
- Psychopraticien
- Praticien en…
- Psy coach
- Coach de vie
- Psycho Energétique
- Praticien de la psychothérapie
- Spécialiste en neurosciences
- Therapeute par la relation d’aide
- Libération émotionnelle
- etc…
Toutes ces appellations ne font l’objet d’aucun contrôle, elles détournent abusivement le préfixe « psy », recycle des termes psychologiques pour fabriquer des intitulés commerciaux et risquent de tromper le public. Elles sont totalement auto proclamées et ne correspondent à aucun diplôme, aucun cursus reconnu, aucune modalité d’évaluation finale garante de la validité des connaissances acquises. D’ailleurs la plupart de ces qualificatifs ne s’assortissent le plus souvent que de quelques WE de formations, de l’autodidaxie, voire de quelques semaines de formation disséminées sur une période souvent très courte, mais qui n’équivaut quasiment jamais aux 5 années minimum requises et des stages obligatoires obligatoires pour former un psychologue diplômé par l’Etat.
Toutefois, quelques rares formations privées restant non homologuées menant au qualificatif de psychopraticien semblent sortir du lot en cherchant à se rapprocher des conditions universitaires. Mais ce ne sont malheureusement que des cas isolés, et il ne m’appartient pas d’en faire la publicité ici. De même que les diplômés de ces écoles privées ne seront ni protégés, ni assurés de trouver un emploi puisque ne délivrant pas de titres d’état. Seuls les porteurs des trois diplômes nationaux (Psychologue, Psychiatre, Psychothérapeute) sont employables dans les institutions, les autres devant se contenter de l’exercice libéral uniquement. Encore une fois, il appartient au public de connaître le fonctionnement des écoles fréquentées par chaque professionnel installé pour s’y retrouver dans les offres proposées lorsque celui-ci ne présente pas une qualification nationale d’Etat. Ce qui complique de beaucoup les choses pour le public qui se retrouve livré à lui-même pour trouver une solution à sa situation. Le qualificatif de psychopraticien n’étant pas protégé par la loi, n’importe qui peut par conséquent l’utiliser à sa guise, et ce, quel que soit son parcours réel ou supposé. Et pourquoi pas, nous pourrions même imaginer une personne mal intentionnée s’inventer un parcours avec des faux diplômes d’écoles privées avec des noms inventés de toute pièce qui resteront invérifiables, puisque non délivrés par l’État à la base.
Tout un pan de la formation professionnelle privée parallèle aux universités s’est ainsi développé sans aucune validation des connaissances pour proposer des formations en quelques WE, ou par E-Learning afin de vendre la promesse d’une reconversion facile vers les métiers du bien-être, de la psychologie et de la relation d’aide. Tout cela n’a pour but que de développer un business de formation à des fins de tromper des personnes en désir de se reconvertir. Ce pourquoi, il est important de vérifier et d’aller voir au préalable quels établissements a fréquenté le professionnel. Et de se demander s’il ressort d’une formation privée, ou, d’une formation d’un établissement délivrant des titres homologués d’Etat.
Il en est de même pour le qualificatif de psychanalyste qui ne dépend que du parcours du praticien qui le porte. Là aussi, il n’est ni protégé, ni homologué par la loi. Ce n’est pas un diplôme mais le reflet d’un parcours introspectif et d’apprentissage des fondements de la théorie psychanalytique, très différent d’une école à une autre. Le qualificatif de psychanalyste ressort d’une situation très atypique encore différente des autres situations. Là aussi il existe des écoles historiques, et d’autres inventées plus récemment dont la qualité peut paraître contestable. La psychanalyse souffre d’une situation où il n’existe aucun diplôme délivré par l’Etat, donc intraçable, non vérifiable. N’importe qui peut porter le qualificatif de psychanalyste sans avoir fait un jour de formation, ni un jour de séminaire, ni une seule séance d’analyse personnelle.
Face à l’absence de réglementation pour exercer la psychothérapie en France, tout le monde peut reprendre les codes sémantiques liés à la psychothérapie et en faire quasiment ce qu’il veut pour vendre des formations, se reconvertir, ouvrir un cabinet ou vendre des prestations. Alors que nous trouvons par ailleurs des textes plus explicites et plus contraignants en ce qui concerne l’exercice illégal de la médecine ou de la pharmacie. Il n’existe pas de règles ni de répression possible vis à vis d’un faux thérapeute qui prétendrait proposer de la psychothérapie sur le fond frauduleuse et peu approfondie. Donc n’importe qui peut proposer n’importe quoi en France avec n’importe quelle étiquette pourvu que cela ressemble à de la psychologie pour le grand public. Il convient donc d’être averti de ces détournements du préfixe « psy » et des abus du qualificatif « thérapeute » qui sont encouragés par la multitude d’annuaires disponibles sur internet, d’annonces sponsorisées sur Google, ainsi que de formations totalement privées.
Enfin, une dernière mention pour les personnes arborant un titre RNCP (pour une formation référencée et visible sur France Compétences) en précisant « reconnu par l’Etat » sur leur publicité professionnelle. Ces personnes oublient de préciser « niveau d’étude reconnu par l’Etat » (c’est à dire « equivalent à bac / bac+1 / bac +2…etc… »), un niveau de classement par niveau ne signifie pas que le diplôme soit reconnu par l’Etat en tant que tel. Le RNCP classe les formations inscrites par domaines et niveaux d’études. Le RNCP (Registre National des Certifications Professionnelles visible sur le site France Compétences) recense et classe les formations tous domaines et tous établissements confondus en termes de niveaux d’études et n’a pas vocation à reconnaitre la validité scientifique ou le contenu de la formation qui précède l’obtention d’un titre RNCP. D’ailleurs, le contenu de nombreuses formations inscrites au RNCP (hors diplôme d’Etat) que l’on peut trouver dans le RNCP sont réglées généralement par les termes de la propriété intellectuelle et sont délivrées par des organismes totalement privés. La propriété intellectuelle n’a jamais été garante de la validité d’un enseignement. L’enregistrement au RNCP n’est pas suffisant pour prétendre que la validation complète d’un titre soit totalement reconnue par L’Etat. C’est d’ailleurs souvent une publicité abusive de la part des écoles privées de formation afin de séduire les candidats à ces formations, générer du chiffre d’affaire et faisant ainsi confondre allègrement niveau de connaissance et validité des connaissances.
Il en est de même des D.U. (Diplôme Universitaire) qui ne sont pas des diplômes nationaux, mais des diplômes d’établissements reconnus uniquement par l’organisation qui les délivre, donc n’engage que l’établissement universitaire qui signe le D. U. Les DU sortent de la logique des licences, master, doctorat nationaux et sont créés par les universités elles-mêmes dans leur propre catalogue d’offre de formation continue. Les professionnels qualifiés dans un domaine trouvent souvent dans l’offre des DU le moyen de se spécialiser dans certaines pratiques tout en faisant confiance à la qualité des savoirs universitaires. Les DU venant ainsi préférentiellement compléter une formation de base.